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Page:Vidalenc - William Morris.djvu/135

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plus encore qu’un type de caractère anglais. Trop souvent il a affirmé son indépendance pour être vraiment représentatif d’une nation ou d’une époque, et nous ne pensons pas que ses origines galloises suffisent pour tout expliquer. Sans le mettre au rang des grands génies, sans prétendre qu’il ne doit rien à ses devanciers ou à son temps, — nous montrerons au contraire qu’il a beaucoup emprunté, — nous lui accordons une place à part et nous voulons insister sur cette faculté de large compréhension qu’il possédait au plus haut point. Nous aimons à lui appliquer la formule qu’emploie M. G. Séailles pour glorifier l’admirable Eugène Carrière : « Il a aimé la vie dans toutes ses manifestations sans en être effrayé, et bien peu ont su montrer, comme lui, l’intime pénétration de l’art et de la vie ».

Un de ses biographes a pu résumer ainsi son caractère : « Il aimait la beauté, de là ses œuvres d’art et son œuvre poétique ; il aimait l’humanité, de là son rêve d’idéal et ses idées socialistes ; tout ce qu’il faisait, il le faisait avec passion, de là sa puissance comme entraîneur d’hommes ».

Quelles furent les idées qu’il s’efforça de réaliser par son art ? Quelle en fut l’origine ? Quelle fut son influence ? Questions auxquelles nous essayerons de répondre, n’ignorant pas, d’ailleurs, les dangers qu’on peut rencontrer quand on abandonne le domaine des faits, l’examen des œuvres pour s’occuper des idées et des influences possibles qui sont parfois insaisissables.

Il y a deux parties très nettes dans la vie de Morris.