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Page:Vidalenc - William Morris.djvu/182

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Aussi le nom de Morris, ses tentures, ses chintzes, ses vitraux étaient-ils déjà très populaires en Angleterre, qu’ils étaient encore inconnus sur le continent.

Il n’en fut pas de même heureusement des idées qu’il avait contribué à répandre ; sans qu’on en connût toujours l’origine, ou plutôt sans qu’on sût qu’elles avaient déjà été émises, on les dressait un peu partout contre les dogmes académiques défenseurs du grand art et de l’imitation classique. Dans tous les pays, en France, en Belgique et en Allemagne notamment, des groupements, des artisans ou des artistes isolés, commençaient vers la fin du XIXe siècle à marcher vers un idéal nouveau, à essayer de créer un art qui exprimât la société contemporaine et fût à la fois largement décoratif et vraiment populaire. La grande manifestation d’art que fut, malgré ses tares, l’Exposition internationale de 1900, nous permet de marquer une étape dans cette réalisation car elle a donné la possibilité d’étudier de près les différentes tentatives, de comparer les résultats obtenus.

Sans avoir à rappeler ici l’effort des divers pays, nous pouvons, d’un ensemble qui paraissait chaotique à première vue, dégager quelques caractères généraux. À cette exposition triompha vraiment un Art Nouveau en ce sens qu’on pouvait découvrir dans tous les genres des préoccupations esthétiques inconnues jusqu’alors et Jean Lahor pouvait écrire : « On peut différer d’opinion sur les mérites et sur l’avenir du mouvement nouveau de l’art décoratif, on ne peut nier que victorieusement aujourd’hui il n’ait gagné toute l’Europe, et hors de