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l’Europe tous les pays de langue anglaise. » Sans nul dessein d’apologie excessive, il faut reconnaître que si les expositions de 1878 et de 1889 avaient consacré des triomphes industriels, celle de 1900 y ajouta une notion d’élégance ; elle marque le début d’une collaboration efficace des arts et des métiers, collaboration souvent hésitante encore, parfois mal comprise mais dans l’ensemble pleine de promesses pour l’avenir.

Est-il possible de voir là l’influence de William Morris ? Pour éviter toute équivoque, nous préciserons le sens de ce mot influence. Il ne s’agit pas pour nous d’une action directe, immédiate. Rien ne nous permet de penser en effet que la plupart des exposants de 1900 aient connu les productions des ateliers de Morris, et nous le pensons d’autant moins que les œuvres les plus originales, les plus symptomatiques de l’Exposition n’appartenaient pas aux genres dans lesquels l’activité de Morris s’était surtout dépensée. Tout en rendant hommage aux tentures, tissus et papiers peints d’un Dufrêne ou d’un Prouvé, il nous semble que c’est surtout dans les sections de bijoux et orfèvrerie, d’ameublement, des arts du feu (poteries, grès, pâtes de verre) que se trouvaient les spécimens d’art les plus remarquables.

Cependant nous croyons à une influence indirecte mais profonde de Morris. Il fit l’éducation des artisans anglais et qui plus est celle du public et des commerçants, et par là il devait agir aussi sur les autres pays. Par ces mille liens, insaisissables dans le détail mais très réels, que présente le commerce de deux grandes nations, par ces