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d’art nouvelles. C’est pourquoi ils n’ont garde de décourager les tentatives originales, quelque étranges qu’elles puissent paraître, car c’est souvent de l’erreur d’aujourd’hui qu’est faite la vérité de demain.

Une double tâche s’imposait à eux : d’une part une véritable propagande pour habituer les esprits à l’idée d’un art populaire, d’autre part la production d’œuvres montrant que cet art était possible. Déjà en 1856 Léon de Laborde avait protesté contre la hiérarchie dans les arts, et essayé d’amener une collaboration des artistes et des artisans, mais on ne l’avait guère écouté. C’est l’honneur d’écrivains comme Jean Lahor, comme Roger Marx, comme M. Victor Champier, M. Gabriel Mourey, M. Lucien Magne, M. Léon Rosenthal, pour n’en citer que quelques-uns parmi les plus proches de nous, d’avoir repris la protestation de L. de Laborde et lutté contre l’emprisonnement de l’art dans des formules. Quelles que soient les réserves de détail qu’on puisse faire à certaines de leurs idées, on ne peut nier l’importance du service qu’ils ont rendu. C’est à eux en effet que nous devons un commencement d’union des arts décoratifs et du grand art, c’est grâce à leurs comptes-rendus compréhensifs et enthousiastes sur les arts appliqués à l’Exposition de 1889, qu’en 1892 la Société nationale des Beaux-Arts consentit à admettre quelques envois d’artisans dans ses salons annuels.

Plus tard en 1904 Jean Lahor eut l’audace de fonder une société « d’art et d’hygiène populaires », il se fit le champion de la demeure saine et gaie, voulant réaliser