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quement à l’influence de sa mère et il ne semble pas que cette influence ait été considérable. Mme Morris paraît avoir été une femme douce, tendre, effacée, timorée, l’idéal de la bonne ménagère anglaise au siècle dernier. Son fils parle d’elle avec tendresse, avec respect, émotion même, mais il n’y eut pas de communion intellectuelle entre eux et elle n’eut pas grande influence sur sa vocation. Alors même qu’il n’était qu’un tout jeune homme, William Morris était déjà trop indépendant pour suivre de confiance des directions, même maternelles.

En février 1848 il entra à Marlborough Collège. C’était une école aristocratique, nouvellement ouverte, qui était encore dans la difficile période d’organisation ; une direction énergique manquait et les études s’en ressentaient. Le jeune Morris fut naturellement enchanté de cette organisation imparfaite qui laissait aux élèves une très grande liberté, dont ils abusaient d’ailleurs sans scrupules. Il profita peu des leçons de français, de latin ou de mathématiques, mais il continua de lire assidûment, de faire de longues promenades à la campagne et commença à s’intéresser à l’archéologie.

L’influence de Marlborough Collège aurait donc été à peu près nulle sur sa formation, si elle ne s’était exercée sur son sentiment religieux. Morris était anglican comme on l’était dans sa famille, mais on sait qu’il y a de multiples manières d’interpréter la liturgie et le dogme de l’église officielle. Jusque-là il n’avait eu qu’une piété médiocre, mais on était très « high church » à Marlbo-