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s’était contenté d’être un théoricien éloquent et persuasif, mais un théoricien, tandis que Morris comprit qu’un seul exemple ferait plus que bien des discours, et que s’il réussissait à produire de belles œuvres il fournirait la meilleure des réponses aux détracteurs de l’art industriel.

En avril 1861 une entreprise de décoration fut fondée sous la raison sociale : Morris, Marshall, Faulkner and C°. Elle groupait avec Morris : Ford Madox Brown, D.-G. Rossetti, Burne-Jones, Philippe Webb, Marshall et Faulkner. Les associés s’institulaient modestement : « ouvriers d’art en peinture, sculpture, ameublement et sur vitraux » et cette qualification était déjà tout un programme.

Ils s’installèrent dans un local exigu Red Lion Square, et l’entreprise commença avec un capital des plus restreints. Chacun des associés versa une livre (25 francs) et la mère de Morris, désormais réconciliée avec la vocation artistique de son fils, consentit à avancer 2.500 francs comme capital de roulement. Un nouvel appel de fonds fut fait en janvier 1862, il s’éleva à dix-neuf livres par associé, ce qui porta l’avoir social de chacun d’eux à 500 francs. Le capital engagé dans l’entreprise primitive ne dépassa pas au total 6.000 francs.

Bien que l’importance des affaires s’accrût considérablement par la suite, le capital social ne fut pas augmenté jusqu’en 1874, date de la dissolution de l’association. Morris qui, selon le vœu général, avait assumé les délicates fonctions de directeur-gérant fut aussi le principal commanditaire de l’entreprise, il avança person-