nant, auquel je m’adressai ensuite, me fit la même objection, mais touché de mon embarras, il consentit à me prendre pour panser les chevaux de remonte qu’il venait chercher à Paris. J’acceptai avec empressement. Un bonnet de police et un vieux dolman qu’on me donna m’évitèrent toute question à la barrière, et j’allai loger à l’École militaire avec le détachement, que je suivis ensuite à Guise, où se trouvait le dépôt. En arrivant dans cette ville, on me présenta au colonel, qui, bien que me soupçonnant déserteur, me fit engager sous le nom de Lannoy, que je pris sans pouvoir en justifier par aucun papier. Caché sous ce nouvel uniforme, perdu dans les rangs d’un régiment nombreux, je me croyais tiré d’affaire, et je songeais déjà à faire mon chemin comme militaire, lorsqu’un malheureux incident vint me replonger dans l’abîme.
En rentrant un matin au quartier, je suis rencontré par un gendarme qui, de la résidence de Douai, était passé à celle de Guise. Il m’avait vu si souvent et si longtemps, qu’il me reconnaît au premier coup d’œil ; il m’appelle. Nous étions au milieu de la ville : impossible de songer à fuir. Je vais droit à lui, et, payant d’effronterie, je feins d’être enchanté de le revoir. Il répond à