Page:Vidocq - Mémoires - Tome 1.djvu/92

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tout cela… Oui, tout…, excepté ton nom, que je ne lui ai pas dit, par forme de discrétion, mais en effet par la raison que je ne sais pas encore celui que tu prendras. C’est une confidence que je te réserve à toi-même.

« Ainsi, c’est une affaire faite, te voilà gentilhomme, il n’y a pas à s’en dédire. Ne me parle pas de ta coquine de femme ; tu divorces à Arras sous le nom de Vidocq, et tu te maries à Bruxelles, sous celui de comte de B… Maintenant, écoute-moi bien : jusqu’à présent nos affaires ont assez bien été ; mais tout cela peut changer d’un moment à l’autre. Nous avons déjà trouvé quelques commissaires des guerres curieux ; nous pouvons en rencontrer de moins dociles, qui nous coupent les vivres et nous envoient servir dans la petite marine à Toulon. Tu comprends…, suffit. Ce qui peut t’arriver de plus heureux, c’est de reprendre le sac et le crucifix à ressorts dans ton ancien régiment, au risque d’être fusillé comme déserteur… En te mariant, au contraire, tu t’assures une belle existence, et tu te mets en position d’être utile aux amis. Puisque nous en sommes sur ce chapitre-là, faisons nos petites conventions : ta femme a