Page:Vidocq - Mémoires - Tome 2.djvu/133

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l’hôpital. Enfin, l’époque de la convalescence arriva ; mais comme j’étais trop lent à me rétablir, on me proposa de nouveau pour la réforme, et cette fois je fus congédié malgré moi, car j’étais maintenant de l’avis du général Sarrazin.

» Je ne voulais plus mourir dans mon lit, et m’appliquant le sens de ces paroles, il n’y a de mort que celui qui s’arrête, pour ne pas m’arrêter, je me jetai dans une carrière où, sans travaux trop pénibles, il y a de l’activité de toute espèce. Persuadé qu’il me restait peu de temps à vivre, je pris la résolution de bien l’employer : je me fis corsaire ; que risquais-je ? je ne pouvais qu’être tué, et alors je perdais peu de chose ; en attendant, je ne manque de rien, émotions de tous les genres, périls, plaisir, enfin je ne m’arrête pas. »

Le lecteur sait à présent quels hommes étaient le capitaine Paulet et son second. À peine restait-il le souffle à ce dernier, et au combat, comme partout, il était le boute-en-train. Parfois semblait-il absorbé dans de sombres pensées, il s’en arrachait par une brusque secousse, sa tête donnait l’impulsion à ses nerfs, et il devenait d’une turbulence qui ne connaissait