Page:Vidocq - Mémoires - Tome 2.djvu/134

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

pas de bornes : point d’extravagance, point de saillie singulière dont il ne fût capable ; dans cette excitation factice, tout lui était possible, il eût tenté d’escalader le ciel. Je ne puis dire toutes les folies qu’il fit dans le premier banquet auquel Dufailli m’avait présenté ; tantôt il proposait un divertissement, tantôt un autre ; enfin le spectacle lui passa par l’esprit : – Que donne-t-on aujourd’hui ? Misanthropie et repentir. J’aime mieux les Deux frères. Camarades ! qui de vous veut pleurer ? Le capitaine pleure tous les ans à sa fête. Nous autres, garçons, nous n’avons pas de ces joies-là. Ce que c’est quand on est père de famille ! Allez-vous quelquefois à la comédie, notre supérieur ? il faut voir ça, il y aura foule. Tout beau monde, des pêcheuses de crevettes en robes de soie ; c’est la noblesse du pays. Ô Dieu ! le ciel est poignardé ! des manchettes à des cochons. N’importe, il faut la comédie à ces dames ; encore, si elles entendaient le français ? le français ! ah bien oui ! allez donc vous y faire mordre ; je me souviens du dernier bal ; des particulières, quand on les invite à danser, qui vous répondent : je suis reteinte. – Ah çà ! auras-tu