Page:Vidocq - Mémoires - Tome 2.djvu/148

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

rentré dans sa baraque, se jette sur son lit ; il éprouve des soulèvements de cœur, il veut réprimer ces mouvements expansifs, l’éruption a lieu, la crise passe, il s’endort, et n’est tiré de sa léthargie profonde que par le grognement d’un chien et les coups de griffes d’un chat, qui, postés à proximité du cratère, se disputaient… Ô dignité de l’homme, qu’étais-tu devenue ? À ce hideux tableau, qui ne reconnaîtrait que nul, plus que Dufailli, n’était fait pour donner des leçons de tempérance aux enfants des Spartiates ?

Je me suis arrêté un instant pour donner un dernier coup de pinceau à mon pays ; il n’est plus, que Dieu lui fasse paix ! Je reviens à bord du brick, où Paulet m’avait laissé avec le capitaine de prises et cinq hommes de l’équipage de la Revanche. À peine avions-nous fermé les écoutilles pour nous assurer de nos prisonniers, que nous nous rapprochâmes de la côte afin de la longer le plus possible jusqu’à Boulogne ; mais quelques coups de canon, tirés par les Anglais avant l’abordage avaient appelé dans notre direction une de leurs frégates. Elle força de voiles pour nous canonner, et bientôt elle fut si près de nous, que ses boulets nous dépassèrent ;