Page:Vidocq - Mémoires - Tome 2.djvu/223

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m’avertit de ce qui se passait. Je n’eus pas besoin de lui confesser la vérité, mon trouble la lui révéla tout entière ; je n’eus que la force de lui dire : « Ah ! monsieur ! je voulais être honnête homme ! Sans me répondre, il sortit et me laissa seul ; je compris son généreux silence. En un quart d’heure j’eus perdu de vue Auxerre, et, de ma retraite, j’écrivis à Annette, pour l’instruire de cette nouvelle catastrophe. Afin de détourner les soupçons, je lui recommandai de rester encore une quinzaine de jours au Faisan, et de dire à tout le monde que j’étais allé à Rouen pour y faire des emplettes ; ce terme expiré, Annette devait me rejoindre à Paris ; elle y arriva le jour que je lui avais indiqué. Elle m’apprit que le lendemain de mon départ, des gendarmes déguisés s’étaient présentés à mon magasin pour m’arrêter, et que ne m’ayant pas trouvé, ils avaient dit qu’on ne s’en tiendrait pas là, et qu’on finirait par me découvrir.

Ainsi on allait continuer les recherches : c’était là un contretemps qui dérangeait tous mes projets : signalé sous le nom de Jacquelin, je me vis réduit à le quitter et à renoncer encore une fois à l’industrie que je m’étais créée.