Page:Vidocq - Mémoires - Tome 2.djvu/28

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Je vins à Paris, où, tout en m’occupant du placement de mes marchandises, je faisais indirectement quelques démarches, afin de voir s’il ne serait pas possible d’obtenir la révision de mon procès. J’appris qu’il fallait au préalable, se constituer prisonnier ; mais je ne pus jamais me résoudre à me mettre de nouveau en contact avec des scélérats que j’appréciais trop bien. Ce n’était pas la restreinte qui me faisait horreur ; j’aurais volontiers consenti à être enfermé seul entre quatre murs ; ce qui le prouve, c’est que je demandai alors au ministère à finir mon temps à Arras, dans la prison des fous ; mais la supplique resta sans réponse.

Cependant mes dentelles étaient vendues, mais avec trop peu de bénéfice pour que je pusse songer à me faire de ce commerce un moyen d’existence. Un commis voyageur, qui logeait rue Saint-Martin, dans le même hôtel que moi, et auquel je touchai quelques mots de ma position, me proposa de me faire entrer chez une marchande de nouveautés qui courait les foires. La place me fut effectivement donnée, mais je ne l’occupai que dix mois : quelques désagréments de service me forcèrent à la quitter pour revenir encore une fois à Arras.