Page:Vidocq - Mémoires - Tome 2.djvu/29

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Je ne tardai pas à reprendre le cours de mes excursions semi-nocturnes. Dans la maison d’une personne à laquelle je rendais quelques soins, venait très fréquemment la fille d’un gendarme. Je songeai à tirer parti de cette circonstance, pour être informé à l’avance de tout ce qui se tramerait contre moi. La fille du gendarme ne me connaissait pas ; mais comme dans Arras, j’étais le sujet presque habituel des entretiens, il n’était pas extraordinaire qu’elle parlât de moi et, souvent, en des termes fort singuliers. « Oh ! me dit-elle un jour, on finira par l’attraper, ce coquin-là ; il y a d’abord notre lieutenant (M. Dumortier, aujourd’hui commissaire de police à Abbeville) qui lui en veut trop pour ne pas venir à bout de le pincer ; je gage qu’il donnerait de bien bon cœur un jour de sa paie pour le tenir. – Si j’étais à la place de votre lieutenant, et que j’eusse bien envie de prendre Vidocq, repartis-je, il me semble qu’il ne m’échapperait pas.

— À vous, comme aux autres ; … il est toujours armé jusqu’aux dents. Vous savez bien qu’on dit qu’il a tiré deux coups de pistolet à M. Delrue et à M. Carpentier…