Page:Vidocq - Mémoires - Tome 2.djvu/302

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à la découverte de la vérité ; ce n’était pas de l’acquis, et quiconque aurait voulu prendre sa manière pour arriver au même résultat, se serait fourvoyé ; car sa manière n’en était pas une ; elle changeait avec les circonstances : personne plus que lui n’était attaché à son état : il couchait comme on dit dans l’ouvrage, et était à toute heure à la disposition du public. On n’était pas obligé alors de ne venir dans les bureaux qu’à midi, et de faire souvent antichambre pendant des quarts de journées, ainsi que cela se pratique aujourd’hui. Passionné pour le travail, il n’était rebuté par aucune espèce de fatigue ; aussi après trente-cinq ans de service, est-il sorti de l’administration accablé d’infirmités. J’ai vu quelquefois ce chef passer deux ou trois nuits par semaine, et la plupart du temps pour méditer sur les instructions qu’il allait me donner, et pour parvenir à la prompte répression des crimes de tout genre. Les maladies, il en a eu de très graves, n’interrompaient presque pas ses labeurs : c’était dans son cabinet qu’il se faisait traiter : enfin c’était un homme comme il y en a peu : peut-être même comme il n’y en a point. Son nom seul faisait trembler les voleurs, et quand