Page:Vidocq - Mémoires - Tome 2.djvu/303

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ils étaient amenés devant lui, tant audacieux fussent-ils, presque toujours ils se troublaient, ils se coupaient dans leurs réponses ; car tous étaient persuadés qu’il lisait dans leur intérieur.

Une remarque que j’ai souvent eu l’occasion de faire, c’est que les hommes capables sont toujours les mieux secondés ; serait-ce en vertu de ce vieux proverbe, qui se ressemble s’assemble ? Je n’en sais rien ; mais ce que je n’ai pas oublié, c’est que M. Henry avait des collaborateurs dignes de lui : de ce nombre était M. Bertaux, interrogateur d’un grand mérite : il avait un talent particulier pour saisir une affaire quelle qu’elle fût : ses trophées sont dans les dossiers de la préfecture. Près de lui, j’aime à mentionner le chef des prisons, M. Parisot, qui suppléait M. Henry avec une grande habileté. Enfin, MM. Henry, Bertaux et Parisot formaient un véritable triumvirat qui conspirait sans cesse contre le brigandage : l’extirper de Paris, et procurer aux habitants de cette immense cité une sécurité à toute épreuve, tel était leur but, telle était leur unique pensée, et les effets répondaient pleinement à leur attente. Il est vrai qu’à cette époque, il existait entre les chefs de la police une franchise, un accord, une cordialité