Page:Vidocq - Mémoires - Tome 2.djvu/305

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appointements aux créatures du dernier venu. En attendant, je vais reprendre le fil de ma narration.

Dès que je fus installé en qualité d’agent secret, je me mis à battre le pavé, afin de me reconnaître, et de me mettre à même de travailler utilement. Ces courses, dans lesquelles je fis un grand nombre d’observations, me prirent une vingtaine de jours, pendant lesquels je ne fis que me préparer à agir : j’étudiais le terrain. Un matin, je fus demandé par le chef de la division : il s’agissait de découvrir un nommé Watrin, prévenu d’avoir fabriqué et mis en circulation de la fausse monnaie et des billets de banque. Watrin avait déjà été arrêté par les inspecteurs de police ; mais suivant leur usage, ils n’avaient pas su le garder. M. Henry me donna toutes les indications qu’il jugeait propres à me mettre sur ses traces ; malheureusement ces indications n’étaient que de simples données sur ses anciennes habitudes ; tous les endroits qu’il avait fréquentés m’étaient signalés ; mais il n’était pas vraisemblable qu’il y vînt de sitôt, puisque dans sa position, la prudence lui prescrivait de fuir tous les lieux où il était connu. Il ne me restait donc que l’espoir de parvenir