Page:Vidocq - Mémoires - Tome 2.djvu/349

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– Oh ! je suis sur mes gardes, lui répliquai-je ; et puis je ne crois pas moisir à Paris, il y a trop de mouchards pour que j’y sois en sûreté.

— C’est vrai, me dit-il, mais si tu n’es pas connu de Vidocq, tu n’as rien à craindre, surtout avec moi, qui flaire ces gredins-là comme les corbeaux sentent la poudre.

— Quant à moi, repris-je, je ne suis pas si malin. Cependant si j’étais en présence de Vidocq, d’après la description qu’on m’en a faite, ses traits sont si bien gravés dans ma tête, qu’il me semble que je le reconnaîtrais tout de suite.

— Tais-toi donc, on voit bien que tu ne connais pas le pèlerin ! Figure-toi qu’il se change à volonté : le matin, par exemple, il sera habillé comme te voilà ; à midi, ce n’est plus ça ; le soir c’est encore autre chose. Pas plus tard qu’hier, ne l’ai-je pas rencontré en général ? .. mais je n’ai pas été dupe du déguisement ; d’ailleurs, il a beau faire, lui comme les autres, je les devine au premier coup d’œil, et si tous mes amis étaient comme moi, il y a longtemps qu’il aurait sauté le pas.