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ENFANCE ET PREMIÈRE JEUNESSE.

légiste habile et d’un homme éclairé, aimant les lettres et possédant une instruction générale, bien rare à cette époque parmi ceux de sa profession. La pureté de son caractère et les qualités de son esprit lui avaient valu ce qu’il considérait avec raison comme l’une des plus nobles récompenses qu’il pût ambitionner, l’intérêt et l’estime de Malesherbes.

Tel est le sage et vénérable guide que le jeune Geoffroy Saint-Hilaire avait reçu de la nature, et dont la voix fut toujours écoutée par lui avec une égale déférence, qu’il s’agît d’affaires privées ou publiques, ou même de travaux scientifiques.

Deux personnes, de caractères et de goûts bien différents, partagèrent avec Gérard Geoffroy les soins de l’éducation de son fils ; l’une, simple et pieuse femme, ne voyant, dans sa modeste vertu, rien au-dessus du soin matériel de la famille et des devoirs intérieurs ; l’autre, conservant, dans un âge avancé, une grande activité de pensée ; sinon fort instruite, au moins fort désireuse de l’être, et employant les loisirs que lui avait faits la vieillesse, à cultiver tardivement, mais non infructueusement, une belle intelligence. De ces deux femmes, la première était la mère de Geoffroy Saint-Hilaire, l’autre son aïeule paternelle ; celle-ci fut, après Gérard Geoffroy, la personne qui exerça la plus grande et la plus heureuse influence sur l’enfance