Page:Vie, travaux et doctrine scientifique d'Étienne Geoffroy Saint-Hilaire.djvu/151

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
141
UNITÉ DE COMPOSITION.

IV.

Après la citation de tous ces travaux, où, de 1795 à 1805, l’idée de l’Unité de composition est si souvent et si nettement reproduite, la date qu’au commencement de ce Chapitre, nous assignions à la création de l’anatomie philosophique, étonnera sans doute plus d’un lecteur. Quand nous reportons jusqu’en 1806 cette date mémorable, il peut sembler que nous nous mettions en contradiction avec nous-même, et que nous ne puissions échapper au reproche d’avoir tout à l’heure porté trop haut la valeur des premiers travaux de Geoffroy Saint-Hilaire, qu’en acceptant celui d’en atténuer maintenant les résultats.

Nous croyons cependant n’avoir mérité ni l’un ni l’autre de ces reproches. Des mémoires qui précèdent 1806, à ceux de 1806 et de 1807, il existe toute la distance qui sépare la pensée de l’exécution, la conception hypothétique de la démonstration rationnelle. Geoffroy Saint-Hilaire prépare dans les premiers l’avénement des idées nouvelles ; par les seconds seulement, il leur donne la place qui leur appartient. Assimiler le germe d’une découverte future à la découverte elle-même, ce serait confondre l’humble source et le fleuve majestueux auquel elle va donner naissance.

Si Geoffroy Saint-Hilaire se fût arrêté en 1805,