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VOYAGE EN PORTUGAL.

cesse renaissantes, car trois autorités anglaises intervinrent successivement, il fut décidé que Geoffroy Saint-Hilaire abandonnerait quatre caisses seulement, et que lui-même les désignerait. Ce n’était plus qu’une vaine satisfaction, réclamée par l’amour-propre des Commissaires : après avoir tout exigé, on consentait à tout accorder, mais non pas à convenir qu’on le faisait. Geoffroy Saint-Hilaire laissa donc entre les mains des Commissaires quatre caisses, les moins précieuses de toutes ; l’une d’elles était remplie d’objets, appartenant à Geoffroy Saint-Hilaire lui-même, et qu’il lui serait facile de remplacer en France. À ce prix, il lui fut permis de faire embarquer les autres caisses sur un transport ; et malgré l’inconcevable violence d’un officier supérieur anglais qui, après la décision prise, vint, jusque sur le bâtiment, en briser une, et voulait à son tour retenir toute la collection, nos musées reçurent bientôt des mains de Delalande ces richesses si péniblement reconquises.

Geoffroy Saint-Hilaire en avait devancé l’arrivée. Embarqué sur la frégate anglaise la Nymphe avec le duc d’Abrantès[1], il était à La Rochelle dans les premiers jours d’octobre, et bientôt après à Paris.

  1. Ils partirent le 22 septembre. La violence des vents d’équinoxe rendit leur voyage fort pénible, et même, un moment, on fut en danger. « Il ne me manquait, écrivait gaîment Geoffroy Saint-Hilaire, pour clore ma campagne de Portugal d’une