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CHAPITRE VI.

Sa famille, depuis longtemps sans nouvelles de lui, venait d’apprendre son arrivée prochaine par une lettre où lui-même résumait ainsi son voyage :

« Je reviens : la mort n’a pas voulu de moi. J’ai fait un peu de bien en Portugal, et j’ai la pensée que j’ai bien mérité de mon pays. »

Le souvenir de cette mission, si honorablement remplie au milieu de circonstances si difficiles, s’est conservé en Portugal. Les âmes capables de résister à l’oppression, le sont peut-être seules de résister à la tentation d’abuser de la force. Les Portugais l’avaient senti, et leur reconnaissance envers Geoffroy Saint-Hilaire s’est exprimée à diverses époques et sous diverses formes.

En 1814 une relation des services rendus au Portugal par Geoffroy Saint-Hilaire, fut rédigée par Verdier ; elle lui parvint avec une déclaration non moins honorable du vénérable prieur de Notre-Dame de Jésus. Le moment où la France subissait à son tour l’invasion étrangère, fut celui qu’ils choisirent pour déclarer que Geoffroy Saint-Hilaire avait emporté l’estime et le respect de la nation portugaise[1].

Un an après, la France, pour la seconde fois envahie, avait la douleur de voir ses musées dépouillés d’une partie de leurs richesses. Toutes les nations

    manière digne du commencement, qu’une bonne et forte tempête : Dieu merci, rien ne manque plus à cet égard. »

  1. Ce sont les termes mêmes de la relation de Verdier.