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CHAPITRE I.

s’approchait du professeur qui aimait à se voir entouré de ses élèves, et à s’assurer qu’il avait été compris. Les questions que lui adressait quelquefois le jeune disciple d’Haüy, les connaissances étendues qu’il montrait dès lors en physique et en cristallographie, son amour pour la science et l’intelligence qui brillait en lui, ne pouvaient manquer de frapper un juge tel que Daubenton, et de lui inspirer un véritable intérêt pour son élève. En effet, Daubenton ne tarda pas, selon les expressions d’une lettre d’Haüy, à distinguer Geoffroy Saint-Hilaire entre tous ses auditeurs ; il l’invita à venir le voir au Jardin des plantes, le chargea de travaux relatifs à son cours, et bientôt, l’appréciant d’autant plus qu’il le connaissait davantage, lui confia la détermination de quelques objets de la collection du Jardin des plantes.

Telle était la position de Geoffroy Saint-Hilaire à vingt ans. Justement fier et heureux de l’affection et de l’estime d’Haüy, de la bienveillance qu’il venait d’inspirer à Daubenton, plein d’ardeur pour la science, il n’avait plus qu’une seule pensée : celle de cultiver la minéralogie sous les auspices des deux illustres professeurs.

Mais, tandis qu’il se livrait paisiblement à ses travaux et à ses espérances, les événements les plus graves, les plus terribles éclataient autour de lui ; et il ne s’agissait plus d’écouter ses maîtres, mais de les sauver.