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CHAPITRE VIII.

révolution. Le nom seul qu’il inscrit en tête de ses travaux, le prouverait assez. Cette science, à la fois d’observation et de raisonnement, qu’il appelait d’abord une nouvelle anatomie générale[1], mots déjà bien significatifs, est maintenant la Philosophie anatomique.

Certes, dans un tel titre, il y avait, en 1818, bien de la hardiesse. C’est pour cela même qu’il convient à l’ouvrage qui le porte. La Philosophie anatomique, c’est la recherche des analogies, ajoutée, nous ne disons pas substituée, à la recherche des différences ; c’est, par là-même, la restitution à la science d’une moitié jusqu’alors négligée de son immense domaine. Or, dans ce cas, compléter la science, c’était à la fois lui assigner un but, l’armer d’une méthode, l’animer d’un esprit entièrement nouveau.

La recherche des différences est infiniment plus facile que celle des analogies ; elle devait donc précéder celle-ci. C’est, comparativement, une étude élémentaire, et cela à plusieurs titres : elle se borne à une méthode unique ; elle se contente de résultats d’un seul ordre ; elle place son but presque au point de départ de la science. Cette méthode, c’est

  1. Mémoires de 1806.

    Le nom d’anatomie générale, si Bichat ne l’eût appliqué déjà à l’anatomie de texture, convenait mieux que tout autre à la nouvelle anatomie de Geoffroy Saint-Hilaire.