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CHAPITRE VIII.

était la seule que l’on pût suivre. Point d’autre alternative que de rejeter dans un avenir indéfini la démonstration de l’Unité de composition, ou de l’aborder par son côté le plus ardu. Un esprit timide n’eût vu que le péril ; Geoffroy Saint-Hilaire ne le méconnut pas[1] ; mais il vit surtout le progrès, et il s’y dévoua.

On comprend maintenant pourquoi la démonstration de l’Unité de composition organique a été fondée sur la solution même de ces questions qui eussent semblé en devoir être le complément. Les épreuves les plus difficiles étaient les meilleures ; car elles étaient les plus décisives.

Voilà le secret de cette prédilection apparente de Geoffroy Saint-Hilaire pour ces questions que ses prédécesseurs avaient laissées complétement en dehors de leurs recherches, et que ses contemporains eux-mêmes n’avaient point posées. Plus on était d’accord pour les juger ou présentement inaccessibles ou absolument insolubles, plus il aura à cœur de les résoudre. Ainsi, de tous les appareils des Poissons, l’opercule était celui que l’on s’accordait à regarder comme le plus essentiellement propre au type ichthyologique ; il retrouvera, non cet appareil, mais ses éléments, chez les Vertébrés

  1. Le premier volume de la Philosophie anatomique a pour épigraphe ces mots de Cicéron : Cujusvis est hominis errare. Voyez aussi la Préface.