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ANATOMIE PHILOSOPHIQUE.

Hilaire avait assis, en 1806 et 1807, les premiers fondements de la démonstration de l’Unité de composition organique : c’est à l’étude des autres parties de leur squelette, de leurs organes respiratoires, de leur opercule surtout, qu’il demande, dix ans plus tard, une confirmation de la vérité de sa théorie. La Philosophie anatomique commence donc précisément où s’arrêtent les Mémoires de 1806 et de 1807 : elle en est la suite immédiate.

Comment cette suite s’est-elle fait attendre si longtemps ? La première partie de la démonstration appelait si naturellement la seconde, qu’un intervalle de dix années, mis entre l’une et l’autre, étonne l’esprit et semble inexplicable. L’œuvre de Geoffroy Saint-Hilaire perdrait-elle ici ce caractère éminemment logique qu’elle nous a offert jusqu’à présent ? Lui-même, au commencement de la Philosophie anatomique, a repoussé ce reproche : ce qu’il pouvait, ce qu’il devait faire, il l’a fait : poser, dès 1806, le problème dans toute son étendue ; en porter dès lors la solution aussi loin que possible ; s’efforcer de la compléter, en y songeant toujours, jusqu’à ce qu’il l’eût obtenue.

Jamais savant ne fut plus fidèle à la maxime consacrée par les simples, mais sublimes paroles de Newton. Le point le plus difficile, le nœud de la démonstration de l’Unité de composition organique à l’égard des Poissons, c’est la détermination