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ZOOLOGIE DESCRIPTIVE.

la logique. Nous ne connaissons pas chez lui un seul exemple de ces classements arbitraires qui, en vue d’une expression plus simple, ou pour tout autre motif, transportent un être dans un groupe étranger[1]. Les caractéristiques non rigoureuses, presque inévitables dans l’état présent de la science, sont, du moins, rares dans ses ouvrages : on sent qu’il n’en subit la nécessité qu’après avoir lutté contre elle. Quand un groupe reçoit de lui une définition et de tous les auteurs une autre, on reconnaît, dans la plupart des cas, que la vérité est de son côté et l’inexactitude du leur. Citons un exemple, le premier qui se présente. Le groupe qui

  1. Jamais personne n’a combattu plus souvent et plus énergiquement que lui les déterminations arbitraires, soit en anatomie, soit en zoologie. « Je ne puis me contenter (en fait de déterminations), dit-il dans la Philosophie anatomique, d’un sentiment vague et confus. » Et plus loin, dans le même ouvrage : « Est-ce donc qu’on puisse se décider dans les sciences par les raisons de convenance ? Que dans des recherches sur la figure des nuages, que dans la contemplation de choses aussi indécises et aussi fugitives, on soit dans un dissentiment total sur l’objet d’une même considération, je le conçois ; mais en peut-il être de même de nos déterminations d’organes ? Et x à chercher peut-il être indifféremment rendu par a, traduit par b ? » Et ailleurs, dans l’article sur Buffon : « Naturalistes classificateurs, vous créez à chaque pas des exceptions ; vos décisions, purement arbitraires, établissent a priori des principes faux… » Nous pourrions citer un grand nombre de passages analogues.