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DISCUSSION ACADÉMIQUE DE 1830.

bli : lutte, ajoute l’un des rédacteurs[1], où il s’agit au fond, et par delà tous les progrès d’une science particulière, d’une de ces révolutions qui comptent dans l’histoire de l’esprit humain.

Voilà les opinions qui se faisaient jour de toute part au mois de mars, et la sensation produite fut aussi profonde qu’elle avait été vive ; à tel point, selon une remarque de Gœthe, qu’à la veille même des événements qui allaient renverser un trône et changer la face de la France, on se préoccupait encore de cette pacifique révolution qui se préparait dans la région pure des idées.

Et cependant il y avait alors près de quatre mois que la discussion avait été close devant l’Académie. Elle l’avait été, non par la conciliation des adversaires, mais par une trêve reconnue nécessaire par tous deux. Le débat, dont la direction

  1. National du 22 mars.

    Nous lisons dans ce même article, l’un des plus remarquables qui aient été publiés : « Toutes les sciences sont par contrecoup mises en cause (par ces débats), et ont un intérêt majeur à leur résultat. » La même pensée est exprimée par la Revue encyclopédique, juin 1830, dans un article que Gœthe cite avec approbation, et qu’il résume ainsi : « La question en litige est européenne et d’une portée qui dépasse le cercle de l’histoire naturelle. » Nos lecteurs rapprocheront avec intérêt ces deux passages, publiés en mars et juin 1830, de quelques lignes écrites en 1844 par M. Dumas, et que l’on trouvera citées plus bas, p. 385.