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CHAPITRE XI.

était surtout dans les mains de Cuvier (car il fallait bien que Geoffroy Saint-Hilaire se défendît où on l’attaquait), était bientôt devenu trop spécial pour être suivi plus longtemps avec intérêt par l’Académie, et assez animé pour qu’il y eût convenance, dans l’intérêt de la dignité de ce corps illustre, à ne pas le pousser plus loin. Geoffroy Saint-Hilaire le sentit le premier. Je serai grave, jamais habile, avait-il dit ; et après la troisième argumentation de Cuvier, il crut devoir répondre, non par une plaidoirie, mais par un livre. Ce livre est ce résumé des Principes de philosophie zoologique, qui, après avoir été si admirablement commenté par Gœthe en septembre 1830, eut l’insigne honneur d’occuper encore les derniers instants de la vie de ce grand homme[1].

  1. Le second article de Gœthe sur la Philosophie zoologique porte la date de mars 1832. On sait que l’auteur de Faust a cessé de vivre le 22 de ce même mois de mars.

    De ces articles de Gœthe, que nous voudrions pouvoir reproduire presque en entier, nous citerons du moins un passage qui les résume et en donne l’esprit général :

    « La crainte des répétitions ne saurait nous empêcher de continuer des réflexions sur ces quatre hommes (Buffon, Daubenton, Cuvier, Geoffroy Saint-Hilaire); dont les noms reviennent sans cesse dans l’histoire des sciences naturelles. De l’aveu de tous, ils sont les fondateurs et les soutiens de l’histoire naturelle française, le foyer éclatant qui a répandu tant de lumières. L’établissement important qu’ils dirigent, s’est accru par leurs soins ; ils en ont utilisé les trésors, et