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DERNIERS TRAVAUX.

on le vit, au milieu de 1832, changer tout à coup de direction, renoncer à ses travaux d’anatomie philosophique qu’il venait de reprendre en 1831, et ajourner à une autre époque ces recherches paléontologiques, auxquelles, depuis 1830, il se livrait avec tant de prédilection et d’activité.

C’était s’interdire à la fois toutes les questions fondamentales de la science : à ce prix seulement, il pouvait éviter le terrain brûlant de la discussion de 1830. Il en revint alors à l’étude anatomique et physiologique des phénomènes de la reproduction et de la lactation chez les Marsupiaux, puis chez les Monotrèmes et même chez les Cétacés. Mais là un autre débat l’attendait ; débat qui même se renouvela à plusieurs reprises, et où il eut pour adversaire l’illustre successeur de Cuvier dans la chaire d’anatomie comparée du Muséum. Geoffroy Saint-Hilaire avait cru devoir reprendre la question dans ses racines mêmes, et il s’était demandé : Est-il certain que les glandes mammaires des Cétacés fournissent un véritable lait ? Est-il vrai que les jeunes de ces animaux puissent téter dans l’eau, eux que nous voyons si évidemment dépourvus des dispositions, à l’aide desquelles s’opère la succion du lait chez les autres Mammifères ? M. de Blainville n’eut point de peine à prouver que les Cétacés sont vraiment lactifères ; mais Geoffroy Saint-Hilaire montra que, chez eux, la mère peut