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CHAPITRE XI.

projeter son lait dans la bouche du petit, impuissant à l’extraire lui-même ; et il mit ainsi dans tout son jour l’une des plus curieuses harmonies physiologiques que l’on ait découvertes dans ces dernières années.

La publication des Études progressives marque à la fois, en 1835, la fin de cette série de travaux et le commencement d’une autre, pleine à la fois de difficultés et de périls. Dans ce besoin d’unité, dans cette invincible tendance à la synthèse qui l’inspirait et presque l’entraînait, Geoffroy Saint-Hilaire avait, dès sa jeunesse, conçu la pensée de rattacher entre elles, par des liens intimes, ce qu’il appelait les deux espèces de physique, la physique générale et la physiologie. Cette pensée l’avait dirigé dans quelques expériences entreprises en Égypte ; on en retrouve la trace dans le premier volume de la Philosophie anatomique ; c’est elle encore qui, en 1835, le conduisit à rechercher dans le principe de l’Attraction de soi pour soi ou de l’Affinité des éléments similaires, l’une des lois, non plus seulement de l’organisation des êtres vivants, mais de la matière en général. Ainsi, après l’avoir autrefois heureusement importé de la tératologie[1] dans la physiologie, il tentait de l’étendre encore à la physique elle-même ; mais il le tentait dans sa vieillesse, quand sa vue, déjà fatiguée, lui rendait

  1. Voyez le Chapitre IX, p. 297 et suiv.