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Page:Vie et conversation de la Bonne Armelle, 1842.djvu/25

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Cet accident ne lui causa aucune émotion. Elle eut la force d’en remercier le Seigneur, au même instant, et de le bénir de l’épreuve qu’il lui envoyait.

Malgré les grandes douleurs qu’elle éprouva jusqu’à sa mort, malgré la nécessité où se trouvèrent les chirurgiens de lui extraire plusieurs os, elle ne laissa jamais échapper la moindre marque d’inquiétude ou d’impatience. Chacun était étonné de la voir si contente et si joyeuse, au milieu de ses souffrances aiguës. Un ecclésiastique étant allé la visiter, dit en revenant, à la personne qui nous a conservé tous ces détails : Si un ange avait un corps comme nous, et s’il se cassait une jambe, il ne se comporterait pas mieux, dans ses souffrances, que la bonne Armelle.

Pendant quinze mois entiers, elle fut hors d’état de sortir. Sa bonne jambe était perclue par un rhumatisme douloureux, et la faisait souffrir, bien plus encore que sa jambe cassée. Elle était obligée de rester au lit, ou d’être assise dans un fauteuil. Les dimanches et les jours de fête, elle se faisait porter à