Page:Vie et conversation de la Bonne Armelle, 1842.djvu/60

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
( 59 )

Je suis entièrement détachée du monde et des créatures, et mon esprit est élevé au-dessus de la terre et semble ne plus y vivre. Ma paix est si profonde, ma joie si parfaite, que mon âme se trouve déjà comme transportée dans la paix de Dieu, dans la félicité céleste. Je connais mieux que jamais par expérience que le Règne de Dieu est justice, paix et joie, par le Saint-Esprit (Rom. XIV, 17), et que celui qui est uni au Seigneur, devient un même esprit avec lui. (1 Cor. VI, 17.)

§. 41.

Avant de m’accorder cette grande grâce, Dieu par sa miséricorde se tenait déjà sans cesse présent à mon âme, et mon cœur était constamment uni à lui, par l’amour que j’avais pour lui. Cependant, je sentais toujours quelque chose qui nous séparait et qui pouvait nous séparer, quoique nous fussions déjà si intimes. Mais maintenant, Dieu a comme absorbé la créature, pour m’établir en lui seul. Il m’a mise en possession de tous ses biens. Il est ma vie et mon tout. Ne soyez