Page:Vielé-Griffin - Le Domaine royal, 1923.djvu/38

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L’Olympe, et je sentis l’amertume de vivre Brûler ma lèvre d’une larme évaporée. Maintenant, tout est calme ; à peine, vers l’orée, L’herbe froissée avoue un passage de lièvre. « Sur ta main j’ai posé, ô Diane, ma lèvre Et tu n’as pas frémi, pitoyable et farouche, De la brûlure impénitente de ma bouche ; La fraîcheur de ton souffle égal contre ma tempe, Bienfaisante, est pareille à cette eau vive où trempe Ma main plongée au creux de la vasque apaisée ; Que l’amour, près de toi, et que la vie aisée, Où je règle à ton pas trop vif la course ailée Qui nous mène, en chantant, de vallon en vallée, Illuminent le vaste horizon des pensées, Mieux que la fièvre des paroles embrasées Au feu, là-bas, des herbes sèches de la route ; Et que l’étreinte de ta main te donne, toute, Virile ! et soeur du dieu que j’honore en chantant... » Le bras sur mon épaule et la tête penchée, Elle écoutait, rieuse, en ses boucles cachée ; L’aube, émouvant la nuit plus pâle, s’en venait : « En chasse ! cria-t-elle. Alerte ! le jour naît ! »