Page:Viennet - Promenade philosophique au cimetière du père la Chaise.djvu/137

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et fouler à ses pieds le despotisme et l’anarchie ; mais il ne tarda point à reconnoître que le despotisme se couvroit des rayons de la gloire pour éblouir les François et leur forger de nouvelles chaînes ; qu’il ne maudissoit les excès de la licence que pour justifier ses attentats contre la liberté ; et, si le vertueux Mounier n’abandonna point dès-lors le nouvel Octave, il ne resta du moins dans ses conseils que pour essayer d’en arrêter la marche, et pour y défendre la liberté menacée. Préfet et conseiller-d’état, il se montra par-tout, au péril de ses honneurs et de sa fortune, l’ami des lois, et l’infatigable ennemi de l’arbitraire ; et, parmi cent témoignages de sa courageuse indépendance, on n’oubliera jamais que le jour où Napoléon voulut ressusciter les ignorantins pour leur confier l’éducation de la jeunesse, Mounier fut indigné de ce caprice, et répondit à Napoléon lui-même que le nom seul de ces instituteurs étoit une injure pour le siècle.


Ce sont là les amis des rois,
Les conseillers, dont leur puissance