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Page:Viennet - Promenade philosophique au cimetière du père la Chaise.djvu/44

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moyens de consolider sa puissance, dans les jugements que je porterai sur les hommes et les choses dont je rencontrerai le souvenir ; mais on ne pourra jamais incriminer mes intentions sans les calomnier ; et quelque jugement que l’on porte sur les miens, je serai du moins rassuré par le témoignage d’une conscience qui ne mentit jamais à personne, et qui ne sauroit se mentir à elle-même. Fortifié par cet examen, et foulant à mes pieds la crainte et l’injustice, je continuai à gravir la colline.

Je laissai à ma gauche l’escalier qui conduit à la chapelle ; et, prenant à droite un sentier étroit et rapide, j’atteignis un carrefour où six chemins venoient aboutir, sans m’apercevoir que je venois de dépasser un bosquet où les ormeaux, les cyprès, les ifs et les peupliers confondoient leur feuillage, et dont les tombes me présentaient une égale variété de couleurs et de formes. J’y descendis par une route assez large qui en bordoit la lisière ; et une colonne de pierre, surmontée d’un globe enflammé, attira bientôt mon attention. Le nom de madame Blanchard,