Page:Viennet - Promenade philosophique au cimetière du père la Chaise.djvu/48

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franchit le Pas-de-Calais, et descend sur les terres de France. Pilâtre et Romain veulent repasser le même détroit, et pensent obtenir de plus grands résultats par la combinaison de la fumée et du gaz. Ce mélange leur coûte la vie ; le gaz s’enflamme par le contact de la fumée, et les deux voyageurs retombent fracassés sur la terre. On songe alors à diminuer le danger de ces chutes épouvantables. Mongolfier avoit pressenti le parachute ; l’anglois Arnold croit l’avoir deviné ; mais son art le trompe, et il périt victime de son expérience. Garnerin, plus heureux, fait jouir les François de ce nouveau spectacle. Il ose se séparer de son ballon ; et paroît plus étonnant peut-être, en descendant du haut des airs, que le premier qui avoit osé s élever. C’est là que s’est arrêté le génie de l’homme. Il cherche maintenant à diriger ces audacieuses machines ; et je ne sais si la philosophie et l’humanité doivent désirer ce perfectionnement.


De quoi n’abusent point les passions humaines ?
Le premier dont la voile osa tenter les flots
Prévoyoit-il qu’au plus grand des fléaux