Page:Viennet - Promenade philosophique au cimetière du père la Chaise.djvu/73

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à son secours. Réparez au plus tôt le tort que vous lui avez fait, ou vous aurez bientôt à vous reprocher sa perte. » Napoléon rougit ; mais ce n’est point l’orgueil qui se révolte en lui : une sensibilité profonde se manifeste sur son visage. « Rassurez Fourcroi, répond-il au généreux Corvisart ; dites-lui que je lui réserve une place éminente, et qu’il sera dédommagé de ce qu’il a perdu. » Corvisart ne s’arrête pas même pour remercier son souverain ; il court, il vole à la demeure de Fourcroi ; il est heureux de lui reporter cette espérance salutaire ; il se flatte de le rendre à la vie, à ses amis, à la France. Il arrive palpitant de bonheur et rayonnant d’allégresse… Son ami n’étoit plus ; une apoplexie foudroyante, produite par les bouillonnements de son sang irrité, venoit de le précipiter dans le tombeau, sur lequel je crayonne aujourd’hui ce foible tribut de ma reconnoissance.


Sa mort me rappeloit l’auteur d’Iphigénie :
La disgrâce des rois les affligea tous deux.
Le caprice d’un homme insensible à leurs vœux