Page:Viennet - Promenade philosophique au cimetière du père la Chaise.djvu/74

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Leur parut une ignominie.
La douleur termina leur vie,
Et leurs mânes crioient aux esprits généreux,
Aux cœurs indépendants, aux hommes de génie :
Évitez de la cour le séjour dangereux !


Leur présence y seroit cependant nécessaire, car ils y font entendre des vérités utiles ; mais l’oreille des rois n’est pas toujours disposée à les écouter. Ils accordoient autrefois ce privilège à des hommes qui, pour exercer leur emploi sans danger, empruntoient le masque de la folie. Ils ont supprimé les fous de la cour, et ne les ont pas remplacés par des sages en titre d’office. Investis par le mensonge, environnés par la flatterie, s’ils ordonnent une injustice, ils trouvent à peine un ami qui la condamne, et cent adulateurs qui la justifient. Aussi pourquoi leur front semble-t-il s’obscurcir quand la vérité se montre ? Ils la repoussent, ils la craignent, ils la punissent ; et lorsque la fortune les châtie, ils se plaignent d’avoir été trompés ! Je n’étois plus avec Fourcroi quand cette réflexion m’est venue ; j’avois pris un nouveau sentier à ma droite, et la tombe de Regnauld de