Page:Vigée-Lebrun - Souvenirs de Mme Louise-Elisabeth Vigée-Lebrun, tome 2.djvu/110

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tecte, parce que l’impression que m’avait faite le terrible phénomène était alors bien plus récente et bien plus vive.

« … Maintenant je vais vous parler de mon spectacle favori, du Vésuve. Pour un peu je me ferais Vésuvienne, tant j’aime ce superbe volcan je crois qu’il m’aime aussi, car il m’a fêtée et reçue de la manière la plus grandiose. Que deviennent les plus beaux feux d’artifices, sans en excepter la girande du château Saint-Ange, quand on songe au Vésuve ?

La première fois que j’y suis montée, nous fûmes pris, mes compagnons et moi, par un orage affreux, une pluie qui ressemblait au déluge. Nous étions trempés, mais nous n’en cheminions pas moins sur une hauteur pour voir une des grandes laves qui coulaient à nos pieds. Je croyais toucher aux avenues de l’enfer. Un brasier qui me suffoquait serpentait sous mes yeux ; il avait trois milles de circonférence. Le mauvais temps nous empêchant d’aller plus loin ce jour-là, outre que la fumée et la