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Page:Vigée-Lebrun - Souvenirs de Mme Louise-Elisabeth Vigée-Lebrun, tome 2.djvu/116

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Nous remontâmes pour voir le coucher du soleil. Son disque brillant d’où partaient d’immenses rayons, se réfléchissait dans la mer. Nous étions dans l’extase à la vue de ce superhe tableau et de tout ce qui l’encadrait. Nous revinmes à Naples rapportant nos croquis. M. Lethière avait fait un dessin dans lequel il me représentait descendant la montagne sur mon âne.

Une des plus charmantes parties que j’aie faites à Naples, c’est un petit voyage de cinq jours que le chevalier me fit entreprendre pour viter les îles d’Ischia et de Procida. Nous partîmes à cinq heures du matin. J’étais dans une felouque avec madame Hart, sa mère, le chevalier et quelques musiciens. Il faisait le plus beau temps du monde ; la mer était calme au point de ressembler à un grand lac. A peu de distance, on voyait le coteau du mont Pausilipe, que le soleil éclairait d’une façon ravissante. Tout cela m’aurait porté à une douce rêverie, si nos rameurs n’avaient point crié à tue-tête, ce qui vous empêchait de suivre une idée.