Page:Vigée-Lebrun - Souvenirs de Mme Louise-Elisabeth Vigée-Lebrun, tome 2.djvu/117

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A neuf heures et demie nous arrivâmes à Procida, et nous fîmes aussitôt une promenade pendant laquelle je fus frappée de la beauté des femmes que nous rencontrions sur notre chemin. Presque toutes étaient grandes et fortes et leurs costumes, ainsi que leurs visages, rappelaient les femmes grecques. Je vis peu d’habitations agréables, l’île étant généralement cultivée en vignes et en arbres fruitiers. A midi nous allâmes dîner chez le gouverneur ; de la terrasse de son château, on découvre le cap Mysène, l’Achéron, les Champs-Elysées, enfin, tout ce que Virgile décrit ; ces divers points de vue sont assez rapprochés pour qu’on puisse en distinguer les détails, et le Vésuve se voit dans le lointain.

Après dîner, nous remontâmes sur la felouque pour aller débarquer à Ischia vers les six heures du soir. Un des plus jolis effets que j’ai vus tout en arrivant, était celui d’une quantité de maisons bâties çà et là sur les monts, et très éclairées, ce qui présentait à l’œil comme un second firmament. J’allai joindre madame Silva,