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Page:Vigée-Lebrun - Souvenirs de Mme Louise-Elisabeth Vigée-Lebrun, tome 2.djvu/118

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SOUVENIRS

mon aimable Portugaise, pour parcourir avec elle une partie de l’île, qui est charmante ; tout son territoire est volcanique, elle a quinze lieues d’étendue, et partout on trouve des traces de foyers éteints. La plupart des montagnes, qui sont en très grand nombre et fort près les unes des autres, sont cultivées. Le mont le plus élevé (Saint-Nicolas) est plus haut que le Vésuve.

Nous trouvions à Ischia une societé très aimable, entre autres le général baron Salis ; et le lendemain matin à six heures, nous partîmes au nombre de vingt personnes, toutes montées sur des ânes, pour aller dîner au mont Saint-Nicolas. On ne peut se faire une idée des chemins qu’il nous fallut prendre ; les sentiers étaient des ravins profonds pleins d’énormes pierres noircies par le feu ; et les hauteurs de ces ravins étant cultivées, cette terre fertile, près de cette terre désolée, offrait un contraste étrange. Nous suivîmes entre autres un chemin à pic rempli de laves grosses comme des maisons, qui ressemblait tout-à-fait au chemin