Page:Vigée-Lebrun - Souvenirs de Mme Louise-Elisabeth Vigée-Lebrun, tome 2.djvu/32

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

sous le rapport des formes, du style et de l’exécution, à tant de chefs-d’œuvre antiques. C’est aux Grecs surtout qu’il appartenait de réunir dans une aussi haute perfection l’élégance des formes à la vérité. En voyant leurs ouvrages, on ne peut douter qu’ils n’aient eu de bien admirables modèles, et que les hommes et les femmes de la Grèce n’aient réalisé jadis ce que nous appelons le beau idéal. Je n’ai fait encore que parcourir le muséum, mais l’Apollon, le Gladiateur mourant, le groupe du Laocoon, ces beaux autels, ces magnifiques candélabres, toutes ces beautés enfin qui me sont apparues, m’ont déjà laissé des souvenirs ineffaçables.

Au moment où j’allais partir pour cette course au muséum, j’ai reçu la visite des pensionnaires de l’Académie de peinture, au nombre desquels était Girodet. Ils m’ont apporté la palette du jeune Drouais, et m’ont demandé en échange quelques brosses dont je me sois servie pour peindre. Je ne puis vous cacher, mon ami, à quel point j’ai été sensible à cet hommage si