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Page:Vigée-Lebrun - Souvenirs de Mme Louise-Elisabeth Vigée-Lebrun, tome 2.djvu/53

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monies religieuses dont la pompe est vraiment admirable.

Le mercredi, je me portai avec la foule à la chapelle de Monte-Cavalo où se chante le Stabat Mater de Pergolèze, musique qu’on peut appeler céleste.

Le jeudi j’assistai à la messe qui se dit à Saint-Pierre avec la plus grande magnificence. Les cardinaux, revêtus de riches chasubles et tenant un cierge à la main, se rendent dans la chapelle Pauline, qui est éclairée par mille cierges. Un grand nombre de soldats, qui portent des cuirasses et des casques de fer, suivent le cortège, et le coup d’œil de cette procession est superbe.

Le matin du vendredi-saint, j’allai à la chapelle Sixtine entendre le fameux Miserere d’Allégri, chanté par des soprani sans aucun instrument. C’était vraiment la musique des anges. Le soir, je me rendis à Saint-Pierre, les cent lampes de l’autel étaient éteintes. L’église ne se trouve plus éclairée que par une croix illuminée, prodigieusement brillante.