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Page:Vigny - Poèmes antiques et modernes, éd. Estève, 1914.djvu/135

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LA FEMME ADULTÈRE

poème
L’adultère attend le soir, et se dit : Aucun œil ne me verra ; et il se cache le visage, car la lumière est pour lui comme la mort.
Job, ch. xxiv, v. 15-17.


M1, M2, P1, Le sous-titre manque, et la division en quatre sections n’existe pas.

Épigraphe : M2, P1, Qu’un tourbillon ténébreux règne dans cette nuit ; qu’elle ne soit pas comptée dans les jours de l’année ! | Que cette nuit soit dans une affreuse solitude, et que les cantiques de joie ne s’y tassent point entendre ! | Que les étoiles de son crépuscule se voilent de ténèbres ! Qu’elle attende la lumière, et qu’il n’en vienne point ! et qu’elle ne voie pas les paupières de l’Aurore ! (Job.)[1].


I


« Mon lit est parfumé d’aloès et de myrrhe[2] ;
» L’odorant cinnamome et le nard de Palmyre[3]
» Ont chez moi de l’Égypte embaumé les tapis.

  1. Qu’un tourbillon ténébreux règne dans cette nuit, qu’elle ne soit point comptée parmi les jours de l’année ni mise au nombre des mois. Que cette nuit soit dans une affreuse solitude, et qu’on la juge indigne qu’on s’en souvienne jamais… Que les étoiles soient obscurcies par sa noirceur, qu’elle attende la lumière et qu’elle ne la voie point, et que l’aurore lorsqu’elle commence à paraître ne se lève point pour elle. (Job, trad. de Sacy, III, 6-7, 9).
  2. Var : M1 donne en marge le nom des interlocuteurs : l’épouse, l’amant.
  3. Var : M1, l’ambre (corr. : le nard) de Palmyre