Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
106
poèmes antiques et modernes
Et semblable à la mort, seulement quelques pleurs[1]
Montraient encor sa vie en montrant ses douleurs[2].
Telle Sodome a vu cette femme imprudente[3]
Frappée au jour où Dieu versa la pluie ardente,
Et, brûlant d’un seul feu deux peuples détestés[4],
Éteignit leurs palais dans des flots empestés[5] :
Elle voulut, bravant la céleste défense[6],
Voir une fois encor les lieux de son enfance,
Ou peut-être, écoutant un cœur ambitieux,
Surprendre d’un regard le grand secret des cieux[7] :
Mais son pied tout à coup, à la fuite inhabile[8],
Se fixe, elle pâlit sous un sel immobile[9].
Et le juste vieillard, en marchant vers Ségor,
N’entendit plus ses pas qu’il écoutait encor[10].
- ↑ Var : C2, à la Mort,
- ↑ Byron, Parisina (même trad.) : Elle était, je l’ai dit, debout, immobile et pâle, la cause vivante du malheur d’Hugo. Ses yeux fixes et ouverts n’avaient encore fait aucun mouvement… Elle était donc debout et l’œil fixe, comme si son sang eût été glacé dans ses veines ; seulement, de temps à autre, une grosse larme, lentement amassée, s’échappait des longues franges de ses belles paupières…
- ↑ Var : M1, Elle était telle enfin que la (corr. : Telle Sodome a vu cette) femme imprudente
- ↑ Var : M1, 1er main, Et brûlant à la fois 2e main, Et livrant au néant 3e main, texte actuel.
- ↑ Var : M1, 1er main, Noya leurs murs en feu 2e main, texte actuel.
- ↑ Var : M1, Incrédule ! biffé et remplacé par le texte actuel.
- ↑ Var : P1, Cieux ;
- ↑ Var : M1, Mais tout à coup son pied,
- ↑ Var : M1, Se fixe, elle est changée en (corr. : pâlit sous) un sel immobile.
- ↑ Genèse, XIX, 25-26 : Le soleil se levait sur la terre, au même temps que Loth entra dans Ségor. Alors le Seigneur envoya de la part du Seigneur du ciel sur Sodome et sur Gomorrhe une pluie de soufre et de feu, et perdit ces villes avec tous leurs habitants, et tout le pays