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poèmes antiques et modernes
Son doigt mystérieux, sur l’arène légère[1],
Écrivait une langue aux hommes étrangère.
En caractères saints dans le Ciel retracés…
Quand il se releva, tous s’étaient dispersés[2][3].
Écrit en 1819[4].
- ↑ Var v. 149-150 : M1, Le Dieu mystérieux, courbé sur la poussière, | Y traçait une langue 2e main, texte actuel.
- ↑ Jean, VIII, 2-9 : Et dès la pointe du jour il retourna au temple, où tout le peuple s’amassa autour de lui, et s’étant assis, il commença de les instruire. Alors les Scribes et les Pharisiens amenèrent une femme qu’on avait surprise en adultère, et la firent tenir debout au milieu, et dirent à Jésus : Maître, cette femme vient d’être prise en adultère. Or Moyse nous a ordonné dans la loi de lapider les adultères. Quel est donc sur cela votre sentiment ? Ils disaient ceci en le tentant, afin d’avoir de quoi l’accuser. Mais Jésus, se baissant, écrivait avec son doigt sur la terre. Et comme ils continuaient de l’interroger, il se releva et leur dit : Que celui d’entre vous qui est sans péché, lui jette la première pierre. Puis se baissant de nouveau, il continua d’écrire sur la terre. Mais pour eux, l’ayant entendu parler de la sorte, ils se retirèrent l’un après l’autre… — Cette scène avait été remise sous les yeux de Vigny par un article de J.-E. Delécluze paru dans le Lycée Français du 18 septembre 1819 (Troisième lettre au rédacteur… sur l’exposition des ouvrages de Peinture, Sculpture, Architecture et Gravure des artistes vivants) : Je suppose qu’on veuille peindre le sujet de la femme adultère : on consulte l’Écriture, et voici ce qu’on y trouve, etc. Il est très certain qu’autorisés par le teste de l’Évangile, quelques peintres de nos jours n’auraient pas manqué de placer Jésus-Christ dans le temple et de l’entourer de la foule du peuple. Cependant le Poussin qui connaissait si bien les ressources pratiques de son art, le Poussin qui a si admirablement traité ce sujet, n’a pas jugé à propos de se soumettre à tant d’exactitude. Il a établi le lieu de la scène suranné place publique de Jérusalem. Prés de Jésus-Christ, la femme adultère, plongée dans la plus profonde humiliation, est à genoux. L’Homme-Dieu, qui veut confondre la ruse de ceux qui cherchent à le trouver en faute, a tracé sur la poussière des mots que deux des accusateurs cherchent à comprendre, et il prononce alors ces belles paroles : « Que celui d’entre vous qui est sans péché lui jette la première pierre ». Tous les assistants se sentant repris par leur conscience, les uns confus, les autres menaçant encore, cherchent à s’évader. C’est le moment que le peintre a choisi…
- ↑ Au bas du dernier feuillet, dans M1 : 206 vers.
- ↑ La date manque dans M1, M2, P1.