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Page:Vigny - Poèmes antiques et modernes, éd. Estève, 1914.djvu/164

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À PICHALD
auteur de léonidas et de guillaume tell

SYMÉTHA[1]

élégie


La dédicace et le sous-titre manquent dans P1.


« Navire aux larges flancs de guirlandes ornés[2],
Aux Dieux d’ivoire, aux mâts de roses couronnés[3] !
Oh ! qu’Éole, du moins, soit facile à tes voiles[4] !
Montrez vos feux amis, fraternelles étoiles !
Jusqu’au port de Lesbos guidez le nautonier.

  1. Le titre de la pièce est manifestement emprunté à une pièce de Millevoye, Simèthe ou le sacrifice magique, laquelle est elle-même une traduction de la IIe idylle de Théocrite, les Magiciennes. Simætha (Σιμαίθα), assistée de sa servante Thestylis, prépare le philtre qui doit lui ramener l’inconstant Delphis. La graphie Symétha, grécisation aventureuse du nom fourni par Millevoye, parait indiquer que Vigny n’a pas recouru au texte original.
  2. Var v. 1-2 : P1, Navire aux larges flancs de roses couronnés, | Aux Dieux d’ivoire, aux mâts de guirlandes ornés,
  3. Chateaubriand, Martyrs, IV : Nous vîmes tout à coup sortir une théorie du milieu de ces débris… C’était une députation des Athéniens aux fêtes de Délos. Le vaisseau déliaque, couvert de fleurs et de bandelettes, était orné des statues des dieux ; les voiles blanches, teintes de pourpre par les rayons de l’aurore, s’enflaient aux haleines des zéphyrs, et les rames dorées fendaient le cristal des mers… — et XVII : Cymodocée était assise sur la poupe ornée de fleurs, entre les statues d’ivoire de Castor et de Pollux.
  4. Var : P1, A, O qu’Éole.