Page:Vigny - Poèmes antiques et modernes, éd. Estève, 1914.djvu/168

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


LE BAIN

D’UNE DAME ROMAINE
Sous-titre : O, Fragment. A, Fragment d’un poème.


Une Esclave d’Égypte, au teint luisant et noir[1][2],
Lui présente, à genoux, l’acier pur du miroir[3] ;
Pour nouer ses cheveux, une Vierge de Grèce[4]
Dans le compas d’Isis unit leur double tresse[5] ;
Sa tunique est livrée aux Femmes de Milet[6][7],

  1. Boettiger, Sabine, ou la Matinée d’une dame romaine à sa toilette, à la fin du 1er siècle de l’ère chrétienne, trad. fr., Paris, 1813, p. 83 : Dès que Psecas a fini son service, se présente Cypassis. C’est une jolie négresse très adroite…
  2. Var : O, esclave
  3. Boettiger, p. 88 : Personne n’a à remplir un rôle plus pénible et plus désagréable que la pauvre Latris. C’est le nom de l’esclave qui doit présenter le miroir à Sabine, tantôt à droite, tantôt à gauche… Ces miroirs n’étaient point de verre comme les nôtres ; c’était une plaque de métal poli…
  4. Var : O, vierge
  5. Boettiger, p. 85 : Quand les cheveux ont été bien peignés, bien garnis de parfums, elle [Cypassis] tresse ceux du derrière de la tête et les rassemble tous sur le front en une espèce de bourrelet… C’est à Cypassis qu’est aussi confié l’écrin qui renferme toutes les épingles précieuses de Sabine parmi lesquelles il faut choisir aujourd’hui celle qui conviendrait le mieux… L’adroite Cypassis prit aussitôt une autre épingle également belle ; c’était l’ouvrage d’un orfèvre grec, représentant la déesse de l’Abondance, qui d’une main tenait une corne d’Archélaüs, et de l’autre caressait un dauphin. Sa tête était surmontée de deux cornes, symbole de la déesse Isis ou de la Lune… « Veux-tu que je mette dans tes cheveux l’épingle d’Isis ? » demanda Cypassis à sa maîtresse…
  6. Boettiger, p. 290 : Drocas présente la tunique, que Cypassis l’aide à passer à Sabine… L’étoffe en est en laine de Milet tissée avec
  7. Var : O, aux femmes